Dans les couloirs éclairés de l’arène du combat, un nouvel acteur se démarque, selon les mots de Teddy Atlas, expert reconnu dans le monde de la boxe. Ce n’est ni par la force brute, ni par un talent démesuré ou une personnalité plus grande que nature que ce nouveau visage domine la scène, mais plutôt par un rôle inattendu qui redessine les frontières du sport.
Il parle de Turki Alalshikh, un homme souvent aperçu derrière des lunettes de soleil, qui, sans jamais monter sur le ring, a su devenir l’incarnation même de la boxe. Teddy Atlas tranche dans le vif : “Canelo [Alvarez], champion dans quatre divisions et indiscutable champion super-moyen, ou [le champion poids lourd] Tyson Fury sont-ils les visages de la boxe ? Non,” affirme Atlas. “C’est Turki Alalshikh parce qu’il rend toutes ces rencontres possibles.”
Alalshikh, ministre et président de l’Autorité Générale du Divertissement en Arabie Saoudite, injecte d’importantes sommes d’argent pour transformer Riyad en une destination globale du sport, facilitant la collaboration jusqu’ici difficile entre des promoteurs de renom tels qu’Eddie Hearn d’Angleterre et Frank Warren. Son intervention a permis de lever les barrières limitant la coopération dans le passé, générant ainsi un flux constant de combats majeurs depuis ce pays riche en pétrole.
En témoignent les événements phares à venir : le vainqueur du combat du 18 mai entre Fury et Oleksandr Usyk sera couronné premier champion poids lourd indiscuté de ce siècle. De plus, le combat principal en mi-lourd opposant les champions invaincus russes Artur Beterbiev et Dmitrii Bivol le 1er juin ajoute à une carte profonde avec des combattants liés à Hearn et Warren.
La carte comprend également un tournoi “5 contre 5” sous Beterbiev-Bivol, avec des combats notables tels que l’ancien champion poids lourd Deontay Wilder contre le Chinois Zhilei Zhang, les poids lourds du top 10 Filip Hrgovic contre Daniel Dubois, le champion WBA super-plume Raymond Ford contre Nick Ball, les poids moyens Hamzah Sheeraz contre Austin “Ammo” Williams, et les mi-lourds britanniques Craig Richards contre Willy Hutchinson.
Atlas a partagé son enthousiasme pour ces match-ups, notamment après avoir vu Ball (19-0-1, 11 KO) arracher un match nul contre le champion WBC Rey Vargas, et Ford (15-0-1, 8 KO) réaliser un arrêt impressionnant contre Otabek Kholmatov. “Le combat Ford-Ball, par exemple, est comme choisir dans une confiserie,” annonce Atlas, soulignant l’abondance de duels excitants.
Atlas ne tarit pas d’éloge pour Alalshikh qui, en visant l’apogée avec un champion poids lourd incontesté, pourrait bien redorer le blason de la boxe, la ramenant sur le devant de la scène sportive mondiale. “Quand avons-nous eu le dernier ‘homme le plus dangereux de la planète’ ?” se demande Atlas. “Cela fait longtemps, mais nous sommes sur le point d’en avoir un avec Fury-Usyk en Arabie Saoudite.”
Cet événement est décrit comme un catalyseur, propulsant la boxe loin de la niche sportive pour la placer sous les feux de la rampe mondiale, et reliée à nouveau avec son public à travers le globe. Selon Atlas, le succès du 18 mai va répandre ses richesses, le “pot d’or” saoudien bénéficiant à toute l’industrie. “Le sport est de nouveau en bonne santé. Le sport est de nouveau pertinent,” affirme Atlas, soulignant le renouveau de la boxe au niveau mondial, porté par les efforts d’un homme qui, sans jamais combattre, a révolutionné le visage même de la boxe.