Dans le monde impitoyable de la boxe, où chaque coup peut signifier la fin d’une carrière, Salvador Briceno s’impose comme une énigme. Avec sept défaites à son actif, on pourrait penser qu’il serait relégué au rang de simple souvenir. Pourtant, ce soir, il va prouver le contraire en montant sur le ring du Gold Country Casino, à Oroville, en Californie, où il affrontera Jonathan Medina dans un combat de six rounds en poids welter (moins de 66.7kg), sous les auspices de Uppercut Promotions.
Briceno, originaire de Guadalajara au Mexique et désormais résident de Woodland, en Californie depuis 2021, a parcouru le chemin improbable qui sépare l’ombre de la lumière. Il n’hésite pas à faire les 40 minutes de trajet jusqu’à Roseville pour s’entraîner sous l’œil expert de Jose Morales à la Jose Morales Boxing Academy. Morales, ancien boxeur amateur devenu homme d’affaires prospère, se montrait initialement réticent à entraîner Briceno, doutant de la pertinence de cette collaboration. “Je ne voulais pas l’entraîner au début,” confie Morales à BoxingScene. “Je gère une entreprise et un programme pour amateurs qui me prend beaucoup de temps. Mais sa détermination m’a convaincu.”
Malgré un palmarès qui laisse apparaître des défaites contre des noms reconnus tels que Lindolfo Delgado, Arnold Barboza Jr., Josue Vargas, et Gabriel Flores Jr., Briceño a récemment renoué avec la victoire en battant le vétéran Cameron Krael lors du premier événement promotionnel de G-Squad Entertainment. Aujourd’hui, Briceno vise deux victoires significatives sur la scène régionale pour se frayer un chemin vers des opportunités majeures. Morales croit fermement que son poulain est prêt pour relever de nouveaux défis.
Ce combat est d’autant plus captivant que Briceno va affronter un adversaire qui lui ressemble étonnamment. Jonathan Medina, qui a perdu contre Levan Ghvamichava il y a près de dix ans, a fait une pause de cinq ans avant de revenir juste avant la pandémie. Son dernier combat remonte à deux ans et demi lorsqu’il a été vaincu au Mexique par Eduardo Leonel Rodriguez sur arrêt de l’arbitre au premier round.
Ce qui distingue désormais Briceno, au-delà de son courage de revenir toujours sur le ring malgré les revers, c’est le soutien indéfectible de son équipe. “Il n’a jamais eu quelqu’un qui investissait en lui auparavant,” explique Morales. Aujourd’hui, Briceno bénéficie d’une prise en charge complète, que ce soit pour l’entraînement, les séances de sparring, ou même son régime alimentaire. Une préparation qui peut paraître banale mais qui fait toute la différence à ce niveau de compétition.
Briceno part avec l’intention non seulement de gagner ce combat important mais de démontrer la fausseté de l’étiquette de “boxeur de club” qu’on pourrait vouloir lui coller. Son objectif ? Prouver qu’il a sa place au niveau mondial.
Dans ce combat, comme dans la vie, Salvador Briceno incarne la persévérance. Sa capacité à mobiliser un public – vendant entre 150 à 200 billets même avec un dossier qui n’est pas sans tache – est un témoignage de son charisme et de sa détermination. Ce soir, sur le ring d’Oroville, ce n’est pas seulement une victoire qu’il cherche à remporter, mais la validation d’une carrière marquée par les défis, les retours et, espérons-le, les triomphes.
Je suis Lucas Ketelle, membre fier de la Boxing Writers Association of America et auteur de ‘Inside The Ropes of Boxing’, disponible sur Amazon. Suivez-moi sur X @LukieBoxing pour d’autres histoires au cœur du combat.