La division super-moyenne, similaire aux premières catégories de poids cruiser et bridger, a longtemps été considérée comme une invention mise en place uniquement pour générer des revenus de frais de sanction. C’est en mars 1984 que la jeune fédération IBF a décidé d’introduire la catégorie des poids à 76,2 kg. À l’époque, peu de gens prêtaient attention à cette nouvelle catégorie, comme en témoigne le combat inaugural de Murray Sutherland qui a battu Ernie Singletary par décision sur 15 rounds pour devenir champion.
La division n’a pas attiré l’attention des autres organisations jusqu’en décembre 1987, lorsque la WBA a organisé son premier combat pour le titre des 76,2 kg. La WBC et la toute nouvelle WBO ont rapidement emboîté le pas en 1988, intégrant encore un peu plus ce nouveau poids dans le paysage de la boxe.
Cependant, l’histoire des super-moyens remonte à bien plus loin que cette époque. Le premier combat pour un titre dans cette catégorie a eu lieu en avril 1967, avec un combat pour le titre mondial des poids légers juniors, lorsque Don Fullmer a arrêté Joe Hopkins dans le sixième round d’un combat prévu sur 12 à Salt Lake City. Ce titre de “poids léger junior” paraissait risible et n’a jamais vraiment eu de légitimité, même Fullmer n’a pas reconnu ce championnat comme valable.
En 2024, la division des super-moyens abrite le boxeur le plus médiatique au monde, Saul “Canelo” Alvarez. Un sacré contraste avec l’époque où Marvelous Marvin Hagler, roi de la catégorie des poids moyens, peinait à admettre l’existence de cette catégorie il y a 40 ans.
Voici, dans l’ordre chronologique, les dix combats qui ont marqué l’évolution d’un paysage jadis moqué :
1 – Sugar Ray Leonard w rsf 9 Donny Lalonde, novembre 1988, Las Vegas
Le WBC a rapidement perdu tout crédit en permettant à Leonard de défier Lalonde pour son titre de champion du monde léger et en même temps de boxer pour le tout premier titre super-moyen du WBC. Un affront à l’histoire de la boxe, selon plusieurs historiens déjà exaspérés par l’explosion de ces nouveaux titres. Leonard a remporté un combat palpitant en neuf rounds, passant ainsi d’un roi de trois catégories à champion de cinq en moins de 40 minutes.
2 – Sugar Ray Leonard a fait match nul 12 Thomas Hearns, juin 1989, Las Vegas
Malgré le caractère farfelu du statut de champion du combat Leonard-Lalonde, cela a offert à Ray, bien que plus vieillissant, une nouvelle maison d’où il pouvait réclamer des gains considérables. Hearns, quant à lui, avait remporté la ceinture WBO trois jours avant la victoire de Leonard, mais sa lutte contre James Kinchen n’inspirait guère confiance quant à sa capacité à battre Leonard. En juin 1989, les deux champions se retrouvaient une nouvelle fois, offrant un combat mémorable qui a vu Hearns marquer des knockdowns, mais finir par se contenter d’un match nul après un dernier round éprouvant.
3 – Chris Eubank w rsf 12 Michael Watson, septembre 1991, Londres
Les promoteurs britanniques ainsi que les diffuseurs ont permis à la WBO de se faire reconnaître comme une fédération de championnat grâce à des combats de stars nationales. Le choc entre Eubank et Watson pour le titre vacant à 76,2 kg était légendaire, mais sa fin tragique a marqué ces compétitions. Dans une revanche de la première rencontre controversée, Watson a mis Eubank au tapis dans le onzième round, avant qu’un retournement de situation ne change le cours de la bataille avec une chute fatale pour Watson.
4 – Nigel Benn a fait match nul 12 Chris Eubank, octobre 1993, Manchester
Bien que ce retour manquait d’intensité par rapport à leur première rencontre, il a mis en lumière l’intérêt majeur pour la division en Europe. Plus de 42,000 fans ont rempli Old Trafford pour assister à cette affrontement au style opposé qui s’est soldé par un match nul, laissant chacun des deux boxeurs frustrés par l’issue, le promoteur Don King étant le plus mécontent en quittant le Royaume-Uni sans aucun des deux champions.
5 – Roy Jones w pts 12 James Toney, novembre 1994, Las Vegas
Un des combats les mieux assortis de l’histoire de la division, Toney, le champion IBF invaincu, affrontait Jones, lui aussi invaincu après avoir gravi les catégories de poids. Les deux boxeurs étaient alors à leur apogée. Au MGM Grand, suffisamment impressionné pour grimper dans la notoriété, Jones a dominé Toney et remporté une large décision, boostant ainsi sa réputation et solidifiant la place de la catégorie des super-moyens sur la scène mondiale.
6 – Nigel Benn w ko 10 Gerald McClellan, février 1995, Londres
Un combat marquant pour son intensité et sa brutalité, celui entre Benn et McClellan, était une démonstration de tout ce qu’est la boxe. Si le dénouement a été tragique, ce combat reste l’un des plus palpitants de l’histoire des super-moyens. Benn, mis au tapis au premier round, a su faire preuve d’une résilience incroyable pour finalement annuler l’ascendant de McClellan dans un combat où les deux hommes ont démontré des capacités surhumaines.
7 – Joe Calzaghe w pts 12 Jeff Lacy, mars 2006, Manchester
(Ajoutez ici des réflexions sur l’impact et la signification de ce combat pour Calzaghe et la division en général.)
8 – Andre Ward w pts 12 Carl Froch, décembre 2011, Atlantic City
La finale du Super Six a vu Ward et Froch se rencontrer dans un combat sans grand suspense, mais révélateur du niveau exceptionnel de Ward. Ce dernier a offert une démonstration tactique impressionnante, élevant une fois de plus le niveau de la compétition dans la division.
9 – Carl Froch w ko 8 George Groves, mai 2014, Londres
Une rivalité passionnante s’est poursuivie avec ce combat attendu, dans lequel Froch a su faire preuve de puissance à la huitième ronde pour sortir Groves. Ce combat a captivé tout un pays et prouvé que la tension entre les boxeurs pouvait générer de l’excitation au-delà du ring.
10 – Canelo Alvarez w ko 11 Caleb Plant, novembre 2021, Las Vegas
Ce qui a commencé comme une simple création de catégorie pour quelques combats de passage s’est transformé en un terrain fertile pour des affrontements de haut niveau. La dernière rencontre entre Alvarez et Plant est un exemple parfait de ce qui peut découler de cette division, avec le Mexicain prouvant une fois de plus sa supériorité avant sa transition vers des défis encore plus grands.