Entre le ring et la réflexion : Callum Johnson se remémore sa confrontation avec Artur Beterbiev
En octobre 2018, Callum Johnson faisait face à un défi de taille dans la boxe : Artur Beterbiev, un féroce punching bag russe, dont le record impeccable affichait alors + de 20 victoires et 20 KO. Pourtant, l’homme originaire de Boston, en Angleterre, a réussi à créer la surprise en plaçant un crochet gauche dévastateur qui a envoyé Beterbiev au tapis lors du deuxième round, à la suite d’une chute initiale au premier round.
Lors de cet affrontement au Turning Stone Casino, dans l’État de New York, Johnson se souvient avoir perçu une faiblesse chez son adversaire. “Il devient plus faible, Joe. Je le sens,” a-t-il déclaré, s’adressant à son entraîneur, Joe Gallagher. À ce moment-là, l’entraîneur de Johnson pouvait envisager un retournement de situation spectaculaire dans ce combat.
Johnson, qui évolue désormais dans la catégorie des poids cruciaux, a confirmé cette perception. “Quand j’étais dans le ring, je pensais sincèrement que j’allais le battre. Je le sentais s’affaiblir, et je disais à Joe, ‘Je vais l’avoir, Joe. Je vais le toucher.’” Malheureusement, cet espoir s’est évanoui lorsque Beterbiev a répliqué avec une puissance dévastatrice, mettant ainsi un terme à ses ambitions au quatrième round.
Maintenant, alors qu’il s’apprête à regarder le combat tant attendu entre Beterbiev et Dmitry Bivol, Johnson devient un observateur attentif plutôt qu’un participant actif. Il confie : “Oui, j’attends ce combat avec impatience. À mon avis, c’est le meilleur combat en boxe.” Il exprime sa préférence pour Beterbiev, tout en reconnaissant l’équilibre serré entre les deux combattants : “C’est 50-50. Bien sûr, je penche pour Beterbiev, mais je me demande si c’est un choix biaisé ou non. Je ne pense pas.”
Les interrogations sont nombreuses autour de Beterbiev, notamment en raison de son opération au ménisque et de son âge avancé, alors qu’il frôle les 40 ans. Johnson, conscient des talents de Bivol, met ainsi en avant les éléments à prendre en compte en vue de ce duel. “Les gens parlent du mouvement de Bivol, qui est effectivement exceptionnel. Je pense que Beterbiev saura s’y adapter. Ils sont de taille similaire et Beterbiev ne souffre pas d’un désavantage en portée. Regardez comment il a combattu [Oleksandr] Usyk – même si c’était dans l’amateur – il a su gérer ce style.”
Johnson ne parvient toujours pas à décrypter totalement son expérience contre Beterbiev. “Les gens me demandent souvent comment c’était, et c’est étrange car sur le moment, je ne ressentais rien d’extraordinaire. Je n’étais pas inquiet jusqu’à ce que je sois mis au tapis.” L’impact du premier knockdown l’a laissé quelque peu sonné, rendant le reste du combat flou dans sa mémoire. “Je pense que j’étais sur le pilote automatique après cela. Ce fut un vrai flou.”
En repensant à ce moment charnière de sa carrière, il ne peut s’empêcher de faire preuve de fierté : “Bien sûr, il frappe très fort. Son palmarès parle de lui-même, n’est-ce pas ?” Bien qu’il ait réussi à mettre Beterbiev à terre, l’issue n’a pas été celle espérée. “Je garde en mémoire ce moment où j’étais sûr de pouvoir le toucher à nouveau. Mais… il m’a eu.”
Ainsi, le récit de Johnson n’est pas seulement celui d’une rencontre avec un futur grand nom de la boxe, mais aussi le reflet d’un combattant qui, malgré les blessures et les revers, continue à scruter l’avenir de ce sport qu’il aime passionnément. À l’approche de ce duel tant attendu entre Beterbiev et Bivol, Callum Johnson demeure un fervent amateur de boxe, riche de souvenirs et de leçons.