Ce dimanche, l’enceinte qui a déjà vibré au rythme des duels légendaires comme Ali-Spinks II et Leonard-Duran II accueillera à nouveau un affrontement incontournable. Au cœur du désormais célèbre Caesars Superdome, le Super Bowl de cette année remet sur le devant de la scène les mêmes deux équipes qui s’étaient affrontées lors de la finale d’il y a deux ans — deux formations avec des affaires inachevées.
Avant d’aller plus loin, soyons clair : oui, je fais preuve d’un certain parti pris. En tant que fervent supporter des Eagles, mon analyse est indéniablement teintée. Mais je sais ce que j’ai vu. Les Eagles ont réalisé un arrêt décisif lors d’un troisième essai avec seulement 1:48 au compteur et auraient dû disposer de ce temps, plus un match de temps mort, pour tenter de réaliser une remontée. Cependant, grâce à un coup de sifflet contestable – un appel en totale contradiction avec le laxisme notable dont avait fait preuve l’arbitrage jusqu’alors – les Chiefs ont hérité d’un nouveau jeu. Ils ont finalement réussi à renvoyer le ballon à Philadelphie avec seulement 8 secondes restantes, sans temps mort et sans aucune chance de victoire.
Alors, cette décision était-elle “erronée” ? Je ne vais pas aller jusqu’à dire ça. Mais au minimum, elle était très controversée, et ce jugement discuté de l’arbitre a décidé de l’issue du match. Avec un officiel différent ce jour-là, qui sait ? Peut-être parlerions-nous désormais des Chiefs, et non des Eagles, cherchant à venger une défaite mince ce dimanche.
En attendant ce match revanche du Super Bowl, cette amertume persistante m’a amené à réfléchir à des situations similaires dans la boxe — ces moments où une décision controversée d’un arbitre a déterminé qui s’élevait victorieux.
Je vais donc examiner quatre types de décisions arbitrales controversées qui ont historiquement influencé les résultats des combats :
– Les arrêts controversés
– Les disqualifications contestables
– Ce que j’appelle “le plateau d’officiation déséquilibré”
Prenons d’abord un instant pour aborder une catégorie qui ne figure pas sur cette liste : les arrêts notables. Deux exemples modernes frappent l’esprit : le fait que Jack Reiss ne cesse pas le combat lors de l’affrontement Fury-Wilder I au 12ème round, permettant à Fury de se relever avant le compte de 10. Steve Smoger, quant à lui, choisit de ne pas mettre un terme au combat entre Kelly Pavlik et Jermain Taylor lors du deuxième round, ce qui transforma une défense de titre en une passation de pouvoir.
Voici pourquoi je ne vais pas inclure cette catégorie : ces décisions ne sont pas véritablement controversées. Quand un arbitre laisse le combat se poursuivre et que le boxeur en difficulté revient pour gagner (ou obtenir un match nul), alors l’arbitre a pris la bonne décision, même si cela sort de l’ordinaire.
Venons-en maintenant aux quatre catégories principales…
Tout comme avec les décisions controversées des juges, il existe une multitude d’exemples dans l’histoire de la boxe. Mais il est juste de mettre en avant celui qui se distingue, le combat entre Chavez et Meldrick Taylor, au Hilton de Las Vegas, le 17 mars 1990.
La décision de Richard Steele de mettre fin au combat à seulement deux secondes de la fin est à l’arrêt ce que Leonard-Hagler représente pour les décisions. Décennies plus tard, les aficionados de la boxe continuent de débattre férocement pour déterminer qui aurait dû l’emporter. Une chose est certaine : Si Steele avait choisi de laisser Taylor continuer après qu’il se soit relevé du coup qui l’a mis au sol au 12ème round, il aurait gagné. Il ne restait pas assez de temps pour que Chavez ne porte un autre coup, même s’il ne pouvait pas le savoir alors. Taylor menait de cinq et sept points sur les cartes, et même en retenant la ronde 12 à 10-8 pour Chavez, cela n’empêche pas Meldrick de lever les bras en victorieux.
Il y a une autre incursion mythique en matière de comptage contesté, ce fameux “Long Count Fight” où Gene Tunney défendit avec succès son titre de champion poids lourds contre l’ancien champion Jack Dempsey, le 22 septembre 1927.
Dempsey avait mis Tunney à terre au septième round mais a échoué à respecter la nouvelle règle l’obligeant à regagner un coin neutre avant que l’arbitre ne commence le compte. Cinq secondes s’écoulèrent avant le début du comptage officiel. Tunney se releva au compte de neuf, après avoir passé 14 secondes au sol, échappant à une fin qui aurait pu être très différente.
Le renversement de situation ne s’arrêtent pas là. L’upset de James “Buster” Douglas sur Mike Tyson pour le titre poids lourd est un autre exemple notable, car Douglas se trouva sur le tapis pendant environ 14 secondes après un uppercut fulgurant au 8ème round, mais il réussit à battre le compte.
Dans une autre direction, la victoire de Lou Savarese sur Lance “GOOFi” Whitaker en 1999 mérite d’être mentionnée. Savarese s’effondra au sixième round, mais l’arbitre Smoger fit une pause bizarre dans le décompte pour l’encourager à se relever, ce qu’il fit juste avant le compte de 10, accédant ainsi à une victoire par décision partagée.
En ce qui concerne les disqualifications controversées, l’une des plus connues est celle infligée par l’arbitre Tony Perez contre Roy Jones le 21 mars 1997 à Atlantic City. C’était une disqualification indiscutable, mais il existe des cas récents où les combats en difficultés ont abouti à des disqualifications qui paraissaient impossibles à justifier.
Le combat entre Humberto Soto et Francisco Lorenzo le 28 juin 2008 est un parfait exemple. Soto dominait Lorenzo et allait forcer un arrêt au quatrième round, mais un coup porté à l’arrière de la tête de Lorenzo conduisit à une disqualification.
Un autre incident regrettable, c’est celui de James Kirkland contre Carlos Molina le 24 mars 2012. Le combat tournait à l’avantage de Molina jusqu’à ce qu’il se retrouve à terre juste avant la sonnerie. Le coin de Molina fit une erreur innocente en intervenant, et l’arbitre choisit de le disqualifier, appliquant la loi au lieu de la bon sens.
Enfin, parlons du plateau d’officiation déséquilibré. L’histoire de la boxe est ponctuée d’appels de knockdown ratés, de déductions de points douteuses et de favoritisme manifeste. Deux combats des années 2000 résument parfaitement ces défaillances d’arbitrage.
Le match entre Sven Ottke contre Robin Reid le 13 décembre 2003 sera toujours discuté pour les notes scandaleuses qui ont annoncé la victoire d’Ottke, malgré le fait que Reid ait largement dominé les rounds.
De même, l’affrontement entre Abner Mares et Joseph Agbeko le 13 août 2011 à Las Vegas a vu l’arbitre Russell Mora commettre des erreurs notables, récompensant Mares pour des coups bas fréquents tout en omettant de le pénaliser.
Après tout, les regrets après coup ne peuvent pas annuler les effets d’une décision contestée. Si l’arbitre qui a remis le titre aux Chiefs deux ans auparavant veut avouer, “C’était la pire décision que j’aie jamais prise,” je suis tout ouïe.