L’essor des combats de célébrités, qualifiés de matchs de boxe professionnelle, ne cesse d’inquiéter les instances régulatrices. En réponse à cette tendance, l’Association des Commissions de Boxe (ABC) a récemment adressé une lettre aux commissions atlantiques américaines, insistant sur la nécessité de respecter des normes strictes avant de qualifier ces affrontements de « matchs officiels ».
Dans sa communication, Michael Mazzulli, président de l’ABC, a souligné : « Les combats de célébrités et autres événements qui dévient des vraies règles de la boxe ne devraient pas être appelés “boxe professionnelle”. » Son intervention survient après le combat de novembre entre Jake Paul et Mike Tyson, organisé au stade AT&T près de Dallas. Bien que ce combat ait été validé par la commission sportive du Texas, il se déroulait dans des gants surdimensionnés et des rounds de deux minutes, ce qui soulève des questions sur la légitimité de l’événement.
Cet affrontement a attiré environ 72 300 spectateurs et a généré plus de 60 millions de streams sur Netflix. Cependant, à l’issue du combat, Tyson, 58 ans, semblait très fatigué et n’a pas montré son ancien niveau de performance. Mazzulli a réagi en affirmant : « Ce qui s’est passé avec Mike Tyson n’est pas un combat professionnel. »
Il a également précisé que, que l’on parle d’exhibition ou de combats non conventionnels sans décision, si les règles standard de la boxe ne sont pas respectées, cela constitue une imposture quand ces événements sont présentés comme des compétitions de boxe professionnelle. Selon lui, cela présente des risques tels que des combats déséquilibrés, des manipulations de paris et des dangers pour les participants. « Le terme “boxeur professionnel” est un titre respecté, réservé à ceux qui pratiquent cet art avec rigueur », a-t-il ajouté.
La lettre de l’ABC détaille qu’un match réglementé doit présenter des rounds de trois minutes, avec une pause d’une minute entre chaque round. De plus, des procédures de dépistage, des tailles de gants standard (10 oz pour les combats à partir de 67 kg et 8 oz pour ceux en dessous) ainsi que des divisions de poids, des systèmes de notation et des limites d’âge doivent également être respectées. Mazzulli a déclaré : « Lorsque des variations sont appliquées, comme des rounds raccourcis ou des tailles de gants non standard, la compétition n’est plus de la boxe professionnelle. »
« Nous n’avons pas de problème avec la boxe non conventionnelle, mais si cela ne respecte pas les règles, ce n’est pas un combat professionnel, » a-t-il insisté. Cette prise de position vise à protéger les combattants et à éviter toute confusion entre les combats de célébrités et la boxe authentique.
Dans son discours, Mazzulli a expliqué aux régulateurs américains pourquoi cette démarche est indispensable. « Si les commissions, les organismes de sanction ou les promoteurs sont autorisés à modifier les règles pour convenir à des forces ou faiblesses spécifiques des compétiteurs, l’intégrité de la boxe sera compromise, » a-t-il écrivant. Toute concession ne pourrait être acceptée, « peu importe les adversaires sur la carte. »
Cette déclaration marque une étape importante pour garantir que la boxe continue de respecter ses fondements tout en préservant la sécurité des participants et la crédibilité de ce sport.