Shelly Vincent : Une Histoire de Résilience et de Boxe
Au cœur du monde de la boxe, il existe des histoires puissantes, mais peu peuvent rivaliser avec celle de Shelly Vincent. Récemment intronisée au Hall of Fame, elle exprime avec émotion l’importance de cette reconnaissance : « Être dans le Hall of Fame, c’est tout, surtout pour une gamine comme moi. Je ne sais pas à quel point vous connaissez mon histoire, mais j’ai beaucoup traversé. Recevoir un prix ou quelque chose, c’est vraiment très humble et c’est un excellent sentiment. »
La question de sa trajectoire la confronte à des souvenirs douloureux. Elle ne cache pas que son enfance a été marquée par des traumatismes extrêmes. « J’étais un enfant qui a vécu des abus extrêmes. Ma mère a été maltraitée. J’ai été étranglée, suspendue aux murs et battue tous les jours. Ma mère a eu de l’essence versée sur elle et a été poursuivie dans la maison… c’était ce genre de maltraitance. Ensuite, j’ai été victime d’agression sexuelle. J’étais très déprimée, avec des problèmes de santé mentale, des troubles de stress post-traumatique et tout ça. J’ai commencé la boxe pour essayer de me défendre si quelque chose arrivait de nouveau. Ça a fini par devenir quelque chose de plus grand qui m’a tirée d’une situation périlleuse. »
C’est après la perte tragique de sa mère, décédée à 37 ans d’une leucémie, que Vincent a vraiment compris le pouvoir de la boxe. « J’ai immédiatement senti que la boxe était transformante. J’avais 17 ou 18 ans. Ma mère était diagnostiquée à 36 ans et est morte peu après. Ma sœur et moi étions très jeunes, et toutes ces personnes au gymnase sont devenues ma famille. La boxe m’a donné ce dont j’avais besoin pour me protéger, m’a rendue forte et complète. »
La conversation se déplace vers sa carrière et les moments qui l’ont marquée. L’une d’elles est son affrontement avec Heather Hardy, une rivalité qui a marqué l’histoire de la boxe féminine : « Je pense que c’est probablement à ce moment-là que j’ai réalisé que j’avais ma place dans le Hall of Fame des femmes. Je pense que lorsque Heather et moi avons eu nos combats majeurs à la télévision, cela a marqué une rivalité significative. C’était un moment décisif pour la boxe féminine. Je ne pense pas qu’Heather et moi recevions le respect que nous méritions pour cela. »
Elle décrit leur rivalité comme authentique et pas simplement un spectacle : « Oui, parce qu’Heather et moi nous haïssions vraiment, et c’était rare. La rivalité était authentique. » En entrant dans la salle de son dernier combat contre Hardy, elle se souvient de sa douleur physique, mais surtout de la détermination qui l’a poussée à continuer : « Dans le match retour, le médecin a tenté d’arrêter le combat à cause de ma main. Quand il a essayé de m’interrompre, je devrais probablement l’avoir laissé faire, car j’ai eu l’impression de ne plus pouvoir utiliser ma main. »
Quand on lui demande de partager le meilleur souvenir de sa carrière, sa réponse est révélatrice : « Le meilleur moment de ma carrière a été l’ouverture de ma salle de boxe et d’utiliser ce que la boxe m’a donné pour redonner à la prochaine génération. »
Enfin, lorsque Vincent parle de ses sparring-partners, elle cite avec respect Melissa Hernandez et Rashida Ellis comme étant les meilleures avec lesquelles elle a eu l’occasion de s’entraîner. En résumé, elle définit sa carrière d’une manière qui parle à chacun : « Résiliente. Il y avait beaucoup de gens qui me disaient que je n’y arriverais pas, que c’était impossible. J’ai donné le meilleur de moi-même, j’ai lutté pour les femmes et pour l’égalité. »
L’histoire de Shelly Vincent est une véritable inspiration, une démonstration que la boxe, tout comme la vie, peut offrir une chance de transcender la douleur et le désespoir, pour bâtir un avenir meilleur tant pour soi-même que pour les autres.