Dans le monde des sports de combat, les manœuvres politiques de Dana White, le PDG de l’UFC et à la tête de la nouvelle promotion de boxe TKO financée par l’Arabie Saoudite, suscitent de nombreuses interrogations. Fort de son amitié de longue date avec l’ancien président Trump et d’un Congrès républicain, White aurait le pouvoir de réaliser des modifications majeures à la loi Muhammad Ali, conçue pour protéger les intérêts financiers et de santé des boxeurs. Cependant, cette intention ne s’est pas ressentie lors des réunions préliminaires avec les régulateurs de la boxe, où d’autres préoccupations ont émergé.
Cette semaine, une note adressée aux régulateurs d’État, publiée sur le site Combat Sports Law, a tiré la sonnette d’alarme. Dans cette lettre, le président de l’Association des Commissions de Boxe, Mike Mazzulli, a mentionné que « Actuellement, l’UFC/TKO demande un changement d’amendement à la loi Muhammad Ali. Le conseil d’administration travaille avec eux pour s’assurer que l’ABC reste partie intégrante de la loi fédérale. » Ces mots soulignent la capacité de White à réunir les voix nécessaires pour modifier la loi selon ses souhaits.
Malgré cela, TKO ne réclame pour l’instant que des changements limités. La promotion souhaitait fonctionner sur le modèle de l’UFC en décernant ses propres ceintures « TKO » aux champions des catégories de poids définies, avec des combats qui devraient démarrer en 2026. « Comme l’UFC, ils veulent signer des combattants, les intégrer dans une ligue et leur fournir des ceintures », a déclaré un responsable ayant été informé de la position de TKO, mais n’étant pas autorisé à s’exprimer publiquement sur le sujet en raison de la nature préliminaire des discussions.
Dans ce contexte, il est intéressant de noter que Lorenzo Fertitta, l’ancien propriétaire de l’UFC et l’ancien patron de White, avait adopté une stratégie de « course à la régulation » après que le sport ait été critiqué par le défunt sénateur John McCain (R.-Arizona) qui l’a qualifié d’« affrontement humain ». L’UFC a d’abord été régulée par les commissions du Nevada, du New Jersey et celle du Mohegan Sun Tribe du Connecticut, menant une campagne nationale pour obtenir des approbations étatiques.
À travers le travail assidu mené par l’ancien directeur de la Commission Athlétique du Nevada, Marc Ratner, l’UFC a su conquérir le marché de l’État de New York, participant à un événement inaugural en 2016, notamment après que des mouvements syndicaux aient détourné l’attention en raison de l’absence d’un contrat syndical dans les hôtels de Fertitta à Las Vegas.
La démarche de TKO rappelle cette approche de “course à la régulation”, préférant octroyer ses propres ceintures plutôt que de demander des versions mineures des ceintures auprès des quatre principaux organismes de sanction, à savoir le WBC, le WBA, le WBO et l’IBF. TKO cherche à modifier une clause de la loi Ali pour permettre ce système de ceintures, tout en maintenant le reste de la loi inchangé, incluant les protections contractuelles.
En somme, alors que les ambitions de TKO se dessinent, l’avenir de la boxe professionnelle reste suspendu à l’évolution des discussions règlementaires et des décisions stratégiques de figures influentes telles que Dana White.