Jaron “Boots” Ennis a tout simplement réalisé une performance époustouflante en s’imposant face à Eimantas Stanionis, et son combat a clairement démontré qu’il est l’un des talents les plus prometteurs de la catégorie des poids welters.
Avant cette rencontre, je pressentais qu’Ennis allait briller, car il a toujours semblé être le genre de combattant à s’élever face aux défis. Je savais qu’il respectait Stanionis et qu’il serait parfaitement préparé. De plus, l’absence de pesée 24 heures avant le combat, comme l’exige la IBF, lui a permis de se concentrer pleinement sur la tâche à accomplir, augmentant ainsi ses chances de réaliser une performance optimale.
Dès le premier round, Ennis a démontré une superbe condition physique, en se montrant plus rapide, plus puissant et plus engagé que jamais. Par le passé, il avait parfois eu tendance à démarrer lentement, mais cette fois-ci, il était en mode offensif complet. Son style dynamique, qui allie changements de garde et puissance, était un véritable cauchemar pour Stanionis, un boxeur qui privilégie les échanges directs à l’intérieur. Ennis a su utiliser sa technique de contre-attaque avec grande efficacité, rendant chaque réussite de Stanionis d’autant plus difficile à obtenir.
Stanionis, de son côté, est connu pour son propre style agressif, mais il n’a jamais pu prendre le dessus dans ce combat. Bien qu’il ait réussi quelques coups solides, Ennis a répliqué avec des frappes beaucoup plus puissantes, montrant à chaque succès de son adversaire qu’il paierait chèrement son audace. Ce type de combativité rappelle celle d’Errol Spence à ses débuts, à une époque où il se contentait d’absorber les coups de ses adversaires, fort de sa supériorité physique.
Le coin de Stanionis, dirigé par Marvin Somodio, a pris la sage décision de le retirer à la fin du sixième round. Somodio, qui connaît bien son protégé, a constaté que Stanionis accumulait les coups tout en manquant de respect et de momentum face à un Ennis en pleine forme. Si l’entraîneur a pris cette décision, c’est parce qu’il voyait son boxeur souffrir sans aucune chance de renverser la tendance. La brutalité de quelques coups au corps d’Ennis et le sang qui s’écoulait du nez de Stanionis en étaient les signes évidents.
Ce combat représentait une vitrine de haut niveau pour Ennis, qui est considéré comme le numéro un de la catégorie, face à Stanionis, le numéro deux. La différence de niveau entre les deux boxeurs était frappante : Stanionis reste un bon combattant, mais Ennis est tout simplement exceptionnel. Je suis convaincu qu’il triompherait face à d’autres champions de la division, tels que Brian Norman Jr. et Mario Barrios, sans trop de difficulté.
Ennis est sans conteste un combattant à surveiller, similaire à des légendes comme Terence Crawford et Floyd Mayweather, mais il manque encore des rivaux de notoriété pour consolider son héritage à 147 lbs. Sa motivation à rester dans cette catégorie pourrait être de conquérir le titre incontesté, un objectif que je conseille de poursuivre, mais une fois cela accompli, il devrait envisager de monter en poids pour montrer l’étendue de son incroyable talent.
Je m’attends à ce qu’Ennis unifie la catégorie des poids welters, mais il sera plus difficile de prédire qu’il le fasse à 154 lbs, où il ferait face à davantage de concurrents de haut niveau. Bien qu’il n’ait pas été touché par ses adversaires jusqu’à présent, la réalité est que les boxeurs en junior middleweight pourraient très bien lui donner du fil à retordre.
Lors de notre première rencontre, j’ai été frappé par sa stature ; je mesure 1,80 m, ce qui est déjà un bon gabarit pour un welterweight, mais Ennis dégageait une impression de puissance à travers ses larges épaules et sa musculature impressionnante. Avec lui et Errol Spence, j’ai rarement vu de boxeurs aussi grands dans cette catégorie, me demandant comment ils réussissent à réaliser le poids.
Il ne fait aucun doute qu’Ennis atteindra un jour les classes supérieures. Étant en pleine forme physique, il mérite sans conteste sa place sur les classements pound-for-pound.