Adam Azim, un talent prometteur qui bouscule les attentes sur le ring
Le 1er février à Wembley Arena, Adam Azim a réalisé un exploit remarquable en devenant le deuxième boxeur seulement, après Kell Brook, à faire tomber Sergey Lipinets. Malgré l’attribution de deux points de pénalité pour coups bas, c’est avec une détermination sans faille qu’il a poursuivi son offensive, ignorant au passage les rappels de l’arbitre et les appels à la retenue de son adversaire. Cet audace lui a permis d’atteindre son objectif : l’arrêt du combat.
Bien qu’il y ait eu des moments d’inquiétude quant à sa capacité à maintenir le contrôle, l’admiration l’emportait sur la crainte. Azim a montré une bravoure excitante, refusant de plier sous la pression des avertissements. Son style de combat n’était pas imprudent, mais plutôt déterminé. Il rappelait l’image d’un enfant averti de ne pas dépasser les limites; bien qu’informé des dangers, il continuait d’attaquer le corps de Lipinets, sûr que cette stratégie minerait la résistance de son adversaire.
Cela s’est finalement avéré justifié. Même si la plupart des dégâts infligés à Lipinets dans les derniers rounds se sont portés à la tête, en particulier avec des uppercuts, les premières offensive visaient son corps. Ce premier travail a contraint l’ancien champion IBF à se recroqueviller à l’intérieur, le rendant particulièrement vulnérable aux uppercuts, un coup qu’Azim maîtrise à la perfection. C’est précisément cet uppercut qui a eu raison de Lipinets au neuvième round, un round où Azim a d’abord enchaîné avec des uppercuts droits avant de varier sur des gauches et conclure avec un droit. Au moment de l’arrêt, son bras gauche était couvert du sang de Lipinets.
Après le match, Azim a exprimé : « Mon performance était formidable. Je pouvais réduire le rythme au début, mais Shane [McGuigan, son entraîneur] m’a dit : "Reste calme, tu vas l’attraper." » Il a ajouté sur le knockdown : « Je ne savais même pas que je l’avais touché. C’est allé si vite. Il faut être patient. Pour être de classe mondiale, il faut savoir patienter pour faire son travail. »
À 22 ans, Azim semble avoir compris l’importance de la patience, bien qu’il ait déjà réalisé un parcours intrigant en seulement 13 combats professionnels. Avec un palmarès de 13 victoires, dont 10 par KO, il a non seulement remporté le titre européen des moins de 63,5 kg, mais a également battu Lipinets, son premier ancien champion du monde. Alors qu’il pourrait prendre le temps de se développer, il semble désireux de relever des défis, cherchant même à affronter Dalton Smith, son principal rival britannique, malgré leurs différences d’âge.
Le combat contre Lipinets a illustré cette mentalité audacieuse. En acceptant de défier un adversaire aussi aguerri, il a su jongler entre le risque et la récompense. Les coups bas menaçaient de le faire dérailler, mais il restait concentré sur la mission, maîtrisant ses émotions et sa stratégie face au chaos.
Sa performance a été précise et méthodique. Azim lance chaque coup avec une rapidité et une précision notables, souvent en combinant les attaques. Aujourd’hui, à 22 ans, il a déjà un avantage sur la plupart des super-légers qu’il a affrontés. Il combine une vitesse alarmante avec une urgence qui frôle le mépris pour une patience apparente.
D’une certaine manière, il rappelle Amir Khan par son instinct de frappe, mais Azim se distingue par sa robustesse, lui permettant d’oser dans des plages de combat sans tomber dans le piège des contres. Sa vitesse de frappe rend presque impossible pour ses adversaires de penser à des contres au moment de l’impact.
Reste à voir si ce style effréné portera ses fruits à des niveaux plus élevés, mais pour l’instant, voir un jeune talent tel qu’Azim ne pas se laisser ralentir par des doutes est rafraîchissant. Bien que la patience soit une vertu, Azim semble déterminé à avancer à un rythme qui défie les conventions.
En somme, laissons Azim s’exprimer pleinement. Même si cela l’amène parfois à frôler les limites, ce sont ses leçons et risques à prendre sur le ring.