Cette semaine, les électeurs du Hall of Fame de la boxe internationale ont reçu leurs bulletins pour 2025 par la poste. La catégorie “moderne” inclut un candidat indéniable : Manny Pacquiao. En plus de lui, 41 autres boxeurs ont été nommés, mais peu d’entre eux peuvent se vanter d’une réelle confiance avant de recevoir l’appel tant attendu d’Ed Brophy.
Le 13 octobre, sur le ring de Riyad en Arabie Saoudite, deux champions de la catégorie des poids lourds légers, Dmitry Bivol et Artur Beterbiev, s’affronteront pour unifier tous les titres de la catégorie, qu’ils soient linéaires ou affiliés. Le vainqueur de ce combat rejoindra Pacquiao dans le Hall of Fame dès son premier bulletin après sa retraite, tandis que le perdant, à moins d’un énorme coup de théâtre dans sa carrière future, se retrouvera incertain quant à son éventuelle admission.
Ce combat est donc crucial, avec des enjeux élevés. D’un côté, les deux boxeurs restent invaincus. De l’autre, il s’agit de déterminer qui sera le véritable maître de la catégorie thérapeutique. Mais au-delà de ce duel, des questions se posent quant aux possibilités d’entrée au Hall of Fame de chacun des combattants.
Voyons d’abord Bivol. Pour lui, la différence entre la victoire et la défaite semble moins tranchée. S’il l’emporte, sa fiche sera portée à 24-0 et il aura fortifié sa réputation en ajoutant Beterbiev à un palmarès qui inclut déjà un autre Hall of Famer, Saul “Canelo” Alvarez. Si Bivol triomphe d’une manière indiscutable — pas grâce à de mauvais jugements ou à une blessure — il aura de quoi convaincre le comité des votants.
En revanche, si Bivol perd, sa trajectoire devient plus floue. Bien qu’il ait détenu un titre de façon alphabétique pendant sept ans, son palmarès reste discuté. Ses plus belles victoires, après Canelo, n’ont pas fait autant d’écho — il a battu des noms comme Jean Pascal et Joe Smith Jr., mais cela ne fait pas de lui un candidat certain au Hall of Fame.
Quant à Beterbiev, dont le combat à venir pourrait bien être le dernier avant ses 40 ans, sa situation est plus précaire. Il a essuyé plusieurs blessures, et tout résultat défavorable à Riyad pourrait signer l’arrêt de sa carrière. Bien qu’il ait réalisé un parcours impressionnant avec 20 victoires par KO consécutives et une titularisation linéaire de cinq ans, une défaite face à Bivol rétrograderait rapidement son héritage.
Beterbiev a triomphé de plusieurs boxeurs réputés, mais aucun n’a atteint le statut de “grand” dans la catégorie des poids lourds légers. Sa liste de combats ne contient pas de noms remarquables comme Bivol, qui a déjà dominé des adversaires avec des palmarès significatifs.
Dans les grandes lignes, le combat de samedi ne déterminera pas seulement le roi des poids lourds légers, mais aura un impact considérable sur les carrières des deux boxeurs. Celui qui gagnera disposera d’une argumentation solide en faveur de son admission au Hall of Fame, tandis que l’autre devra naviguer dans des eaux troubles où il faudra évaluer sa longévité et la qualité de ses adversaires.
Le match sera une rencontre de style et de force : Beterbiev, le cogneur, n’a jamais laissé les juges décider pour lui. Bivol, le technicien, a souvent dû se fier à eux. Ce duel promet d’être palpitant, avec des légendes qui pourraient naître ou se ternir sur le ring de Riyad.