Brian Norman Jr.: Entre la ceinture et la légende
Brian Norman Jr., revêtu d’une ceinture de champion des poids welters, avoue ressentir un vide persistant. La raison est peut-être qu’il n’a pas encore été officiellement désigné comme le champion WBO, ayant été promu au titre de champion régulier seulement en août dernier, trois mois après son impressionnant knock-out de Giovani Santillan, qui lui a ouvert la voie vers le titre.
Pour Norman, la ceinture représente davantage qu’un simple accessoire; c’est son passeport vers la grandeur. Ce qu’il recherche, c’est une validation qu’il peine encore à définir.
C’est lors de son premier défense de titre, qui se déroulera ce samedi au Fontainebleau de Las Vegas, en direct sur ESPN, que Norman tentera de trouver cette validation face à Derrieck Cuevas, portoricain, qui affiche un palmarès de 27 victoires, 1 défaite, et 1 match nul, incluant 19 KO.
Cuevas, un adversaire que Norman a en tête depuis un certain temps, devait initialement monter sur le ring contre lui en novembre dernier. Mais une blessure à la main gauche de Norman, survenue lorsqu’il a envoyé Santillan au tapis, a nécessité une pause supplémentaire. Plutôt que de se laisser abattre, il est resté assidu à l’entraînement, frappant avec une seule main en attendant la guérison de l’autre.
« Il est un combattant très coriace, il vient pour changer sa vie. Je sais ce que c’est, avoir ce besoin de gagner ce match qui peut tout changer instantanément », confie Norman, originaire de Decatur, en Géorgie, où il vit et s’entraîne toujours.
Norman est conscient de l’état d’esprit que Cuevas apportera dans le ring, un état d’esprit semblable à celui dont il a fait preuve contre Santillan. « Je suis convaincu qu’il est là pour m’envoyer au tapis. Son but n’est pas de prendre des points, mais de m’éradiquer. Je n’attends pas un combat long », ajoute-t-il.
Âgé de 30 ans, Cuevas a enchaîné les victoires depuis sa seule défaite en 2020, lors d’une décision partagée contre Damian Bonelli. Son point le plus marquant ? Une victoire par arrêt sur blessure face à l’ancien prétendant des super légers Alberto Mosquera.
Après que Norman a remporté sa ceinture, sa manager, Jolene Mizzone, lui a offert un éclairage sur son prochain défi en citant une leçon d’un grand du boxe, Pernell Whitaker : « Il est facile de gagner un titre mondial; il est plus difficile de le conserver. » Norman a compris l’importance de cette tâche et comment son état d’esprit pourrait l’aider à atteindre de nouveaux sommets.
« Il faut d’abord être un champion avant de l’être vraiment. Maintenant que j’incarne ce rôle, je dois devenir une légende. Et pour cela, il faut le mériter, c’est mon objectif pour ce combat et le reste de ma carrière », a-t-il déclaré avec détermination.
Pour être reconnu à cette hauteur, il sait qu’il devra gravir des échelons plus élevés par la suite, et c’est là que Mizzone entre en jeu. « Nous ne voulons pas anticiper ce combat, mais en tant que manager, c’est ma tâche. Son héritage sera gravé avec le temps, mais la première étape consiste à passer Cuevas, ensuite il vise à unifier la division des 66,7 kg (147 lbs) », précise Mizzone.
Elle ajoute : « Nous savons qui sont les champions. Barrios, tenant du titre WBC, n’a pas encore d’adversaire, et Jaron Ennis, champion IBF, va combattre Eimantas Stanionis, nous verrons donc après le 12 avril comment les choses évolueront. »
Pour Norman, un combat avec Barrios figurerait en tête de sa liste, car il aspire à ajouter la ceinture WBC à sa collection. Toutefois, pour cela, il doit d’abord prouver sa valeur contre un adversaire qui n’a rien à perdre et tout à gagner.
« Cuevas doit battre le champion. Il ne peut pas simplement espérer gagner aux points; il doit entrer dans le ring pour dominer. Je suis certain que c’est son plan et qu’il viendra avec toute sa force », explique Norman.
« Mais moi, en tant que champion, je dois lui montrer sa place », conclut-il avec une assurance palpable.