Oscar Collazo, jeune prodige de la boxe originaire de Villalba, a récemment fait un voyage en Arabie Saoudite qui, selon ses propres mots, lui a coûté “au moins trois ans”. Ce n’était pas tant le combat qui l’a épuisé, mais plutôt l’interminable vol de 20 heures depuis Porto Rico. “Hé, ça a fait mal,” confie-t-il en repensant à cette longue traversée. “À notre arrivée à Riyad, je pensais déjà au vol retour. J’étais là, oh mince, il va falloir qu’on rentre.”
Aujourd’hui, Collazo peut sourire en se remémorant cette odyssée car son déplacement a été couronné de succès. En effet, il est rentré avec deux ceintures de champion du monde, ayant stoppé Knockout CP Freshmart au septième round. À 27 ans, Collazo a non seulement remporté un combat qui marquera sa carrière, mais il a aussi infligé à son adversaire sa première défaite, portant son palmarès à 11 victoires, dont huit par KO. La rencontre, disputée le 16 novembre dernier, a donné l’impression d’être à sa portée, tant Collazo a dominer son opposant.
“Dans les deuxième et troisième rounds, je me disais, ‘Wow, ça va être un combat facile ; je vais l’envoyer au tapis,'” a-t-il déclaré. À ce moment-là, il était déjà en tête sur tous les juges à la suite de trois knockdowns infligés. “Et dans les quatrième et cinquième rounds, lorsque j’ai commencé à placer mes coups, je savais que ce n’était qu’une question de temps. Je pensais qu’il viendrait plus agressif et que le combat serait plus disputé. Mais nous avons eu une bonne stratégie, nous sommes restés concentrés sur notre plan et nous avons neutralisé ses attaques. C’est ce qui a rendu notre victoire si facile ; nous avons défendu notre position, puis nous avons utilisé notre jeu de jambes pour rester à l’écart.”
Cette victoire permet à Collazo de s’ériger en champion WBO, WBA et The Ring dans la catégorie des 47 kg, un palier longtemps dominé par l’un de ses mentors, le membre du Hall of Fame Ivan Calderon. Celui-ci lui a prodigué des conseils précieux tant sur le plan sportif que financier. “Il dit, dans le ring, sois toujours intelligent,” confie Collazo. “Je suis le combattant, je suis celui qui se bat et je sais comment je me sens. Fais toujours ce qu’il faut, dans le ring et en dehors.”
Les conseils de Calderon se révèlent d’une grande importance pour Collazo. En effet, à la différence de figures emblématiques comme Félix Trinidad ou Miguel Cotto, qui ont réussi à s’imposer dans le grand public, Collazo pourrait rencontrer plus de difficultés en raison de sa catégorie de poids. Pourtant, ses capacités de frappe et sa détermination à affronter tous ses adversaires, ainsi que son charisme, séduisent déjà les fans de l’île.
“C’est différent,” observe-t-il sur sa popularité grandissante. “Les gens me reconnaissent davantage, ils veulent que j’aille à leur école ou dans leur maison, et c’est une expérience incroyable d’être un champion unifié. Les gens vous respectent et vous admirent, c’est un bon sentiment.”
En parlant d’admiration, peu lui en veulent d’avoir été nommé d’après Oscar De La Hoya, l’un de ses co-promoteurs. “Ma mère était une grande fan d’Oscar,” rit-il. “Quand je suis né, elle a dit qu’elle allait me nommer Oscar parce que c’est son boxeur préféré. Quelle coïncidence !”
Quant à ceux qui auraient espéré qu’il soit nommé d’après Trinidad, Collazo ne voit pas le problème. “Ma mère avait le pouvoir de me nommer,” lance-t-il en riant. “Tout le monde savait qu’elle allait le faire comme ça, et c’est tout. Ma famille est très fière et heureuse d’avoir un champion unifié.”
Pourtant, Collazo ne se repose pas sur ses lauriers. En 2025, il a des ambitions claires : il souhaite s’emparer de tous les titres. “Nous visons à répéter ce que nous avons fait cette année,” dit-il, ayant conclu 2024 avec trois victoires dont deux par KO. “Cela inclut trois ou quatre combats, dont deux pour unifier les titres contre les champions WBC et IBF.”
À long terme, il ambitionne de grimper dans les catégories de poids. “Je veux être le premier champion masculin incontesté de Porto Rico,” déclare-t-il. “Je ferai tout ce qu’il faut pour battre les champions de la catégorie des 47 kg et régner sur cette division. Ensuite, je passerai en 49 kg et ferai de même.”
Un enthousiasme et une ambition qui illustrent parfaitement l’esprit des boxeurs portoricains. “C’est un privilège et un honneur de représenter mon île,” conclut Collazo lorsqu’on lui demande ce que cela signifie pour lui. “Nous avons un impact énorme sur le sport et sur l’héritage de tout ce qui est Porto Rico. Être un boxeur portoricain, c’est quelque chose de très spécial.”