Ce samedi 7 décembre, les poids lourds Mahmoud Charr et Kubrat Pulev s’affronteront enfin à Sofia, Bulgarie. Ce combat marque une étape importante dans leurs carrières respectives, cumulant à eux deux 72 combats professionnels et 83 ans d’âge, sans oublier des années d’inactivité, de confusion et de frustration.
En jeu, le titre régulier WBA des poids lourds, ce qui, il faut le dire, est devenu un véritable serpent de mer avec des allers-retours de titres entre les différents boxeurs, notamment Fres Oquendo. Étonnamment, malgré le flou qui entoure ce titre, c’est Charr qui a réellement réussi à le conserver. En effet, son règne, qui est devenu l’un des plus singuliers de l’histoire de la boxe, débute lorsqu’il décroche le titre vacant contre Alexander Ustinov en 2017 ; depuis, il n’a pas connu la défaite, bien que son rythme de combat soit alarmant, avec seulement trois combats en sept ans.
Du côté de Pulev, âgé de 43 ans, l’activité n’a pas été non plus à son paroxysme, bien qu’il ait combattu contre Andrzej Wawrzyk en décembre dernier, totalisant 10 rounds. Cependant, son niveau de compétition est plus relevé que celui de Charr, même s’il a échoué face à des adversaires comme Derek Chisora par décision partagée et Anthony Joshua par KO.
Charr, qui affiche un palmarès de 34 victoires et 4 défaites (dont 20 par KO), reconnait le potentiel de son adversaire : « Pulev a une grande carrière amateur. En tant que professionnel, il a combattu Klitschko et Joshua, et c’est un bon technicien, mais il n’est pas si fort mentalement. Quand la pression monte, il abandonne. Pour moi, c’est un excellent boxeur amateur mais pas un professionnel solide. Mon plan est de le faire abandonner dans le ring. »
L’aspirant au titre se montre déterminé : « Je veux combattre plusieurs rounds contre lui pour acquérir cette expérience. Mais que ce soit par décision ou par KO, une victoire reste une victoire pour moi. Peu importe. »
Concernant le fait de combattre en Bulgarie, Charr souligne : « Mon ami, je suis cosmopolite. Je suis un combattant du monde. Je combats partout. Ça ne me dérange pas. Je suis le ‘Roi Arabe Allemand’. J’ai du sang allemand et arabe. Je peux m’adapter où que j’aille. »
À 40 ans, Charr sait qu’il est crucial pour lui de ne pas laisser le temps filer sans action. Une victoire cet week-end à Sofia est essentielle pour retrouver une place sur le devant de la scène, de préférence avec une ceinture autour de la taille. « Écoutez, mon nom est ‘Diamond Boy’. Les diamants se forment sous la pression. Ma vie a été une pression constante et c’est maintenant mon moment de briller. Quand je combattrai Pulev, je serai brillant et je brillerai à nouveau. »
Peu importe qu’il se fasse appeler Diamond Boy, Roi Arabe Allemand ou simplement Mahmoud, le titre qui a véritablement du poids sur le plan financier est celui de champion, un savoir que Charr détenteur du titre, ne néglige pas. Il est bien conscient que l’heure est venue de saisir cette occasion en or et d’en tirer profit.