Albert Gonzalez : Un chemin de boxeur parsemé d’épreuves et de résilience
Albert Gonzalez, jeune boxeur de 22 ans originaire de Perris, Californie, n’a pas toujours su pour qui il combattait. Aujourd’hui, avec un palmarès de 12 victoires et 7 KO, il aspire à se faire un nom dans la division des poids plumes, un secteur en constante évolution. Ce samedi, il affrontera Dana Coolwell dans un combat de huit rounds au Palms Casino Resort à Las Vegas. Mais son parcours, semé d’embûches, témoigne de sa détermination.
Gonzalez a commencé la boxe très jeune, sous l’influence de son père Jorge et de ses deux frères. Tandis que Danny, son frère aîné, nourrissait une passion dévorante pour ce sport, Albert se souvient d’une approche moins enthousiaste. À l’époque, il était encore un enfant de sept ans, plus enclin à regarder la télévision ou à jouer avec ses amis. Toutefois, l’énergie de Danny était contagieuse. "Danny vivait le style de vie de boxeur. Quand on rentrait de l’école, il était prêt à aller à la salle", raconte Albert, soulignant que son frère était celui qui motivait toute la fratrie grâce à sa discipline.
Albert exprime sa frustration de ne pas pouvoir concourir à des tournois nationaux en raison de son jeune âge, concourant seulement à des événements d’État. À l’âge de 13 ans, il a dû faire face à un bouleversement majeur dans sa vie : le divorce de ses parents et la déportation de son père, un événement qui allait altérer son parcours. "Mes parents ont eu un divorce très difficile. Mon père, originaire du Mexique, a été déporté pendant ce processus, ce qui a tout bouleversé", partage-t-il. Après cela, il a pris la décision de s’éloigner de la boxe, désireux de vivre sa jeunesse.
Bien que Danny ait signé avec Mayweather Promotions en 2016, Albert s’est éloigné des rings jusqu’à une rencontre inattendue avec son père en 2018, qui l’a encouragé à revenir à la boxe. C’est alors qu’il a remporté les Junior Golden Gloves de 2018 à Mesquite, Nevada. "Cette victoire m’a réorienté vers ce que j’aimais vraiment", confie Albert, qui a accumulé près de 60 combats amateurs.
Après cette renaissance, la carrière de Danny prenait une tournure sombre. Privé de repères et vivant sans encadrement, il a laissé la vie de bohème le détourner de la boxe, s’éloignant progressivement du sport qu’il chérissait tant. Tragiquement, la vie de Danny s’est achevée le 7 septembre 2020, à seulement 22 ans, lors d’une fusillade après un incident inquiétant. Cette perte a plongé Albert dans une spirale de colère et de désespoir, mettant la boxe de côté encore une fois.
Dans les mois qui ont suivi, Albert s’est concentré sur le sport pour gérer sa douleur. "Je frapper les sacs de frappe en pleurant, mais après chaque séance, je me sentais soulagé. Je sentais la présence de mon frère", dit-il avec émotion. La poussée qu’il a reçue de son père pour revenir à la boxe a été déterminante, ainsi que la grossesse de son ex-petite amie, qui lui a apporté un espoir renouvelé.
Aujourd’hui, Albert s’entraîne avec Robert Garcia, un entraîneur de renom basé à Moreno Valley, ce qui lui offre l’opportunité de poursuivre ses rêves tout en honorant sa famille, et en particulier Danny. Ce samedi, son combat contre Coolwell, un Australien de 26 ans avec un record de 13-3, constituera bien plus qu’un simple affrontement. "Au départ, je voulais être champion du monde pour mon frère, puis pour ma famille. Mais maintenant, je me bats pour la communauté, pour les enfants, pour ma ville", déclare Albert.
Son objectif ultime ? Gagner un titre mondial, mais dépasser cette étape. "Je veux voir jusqu’où je peux me rendre dans le monde de la boxe", conclut-il, prêt à écrire le prochain chapitre de son parcours sportif.