Dans le film de 2024 The Substance, Demi Moore incarne Elisabeth, une célébrité de 50 ans au passé glorieux, qui réalise que pour profiter d’une version plus jeune et meilleure d’elle-même, elle ne dispose que de sept jours avant de revenir à son ancienne existence. Une fois les sept jours épuisés, c’est un retour inévitable. On peut donc se demander : comment aborder ces sept précieux jours ? Élargir cette parenthèse pourrait avoir des conséquences dramatiques.
Ce scénario inchangé nous rappelle le monde de la boxe, où la recherche de performance pousse certains combattants à explorer des substances améliorant la condition physique. À ce jour, heureusement, aucune trace de cette mystérieuse Substance n’a été trouvée dans les tests antidopage des boxeurs.
Lors d’une conférence de presse tenue le 23 octobre, une certaine atmosphère de transition entre l’ancien et le nouveau était palpable lorsqu’on observait les boxeurs britanniques Johnny Fisher et Dave Allen échanger respectueusement. Fisher, seulement âgé de 25 ans, incarne la fraîcheur et l’authenticité que représente Allen à 32 ans, qui a traversé des épreuves et a parfois eu du mal à se préparer correctement pour ses combats. Alan, tout en reconnaissant le besoin de cette sincérité dans le sport, reconnait également que sa popularité pourrait parfois dépasser ses réelles compétences.
« C’est un combat que je n’aurais pas pris si je ne pensais pas pouvoir gagner », déclare Allen, soulignant qu’il dépendra grandement de la performance de Fisher. « Si Johnny est vraiment, vraiment, vraiment bon, je risque d’avoir des ennuis. Mais s’il ne l’est pas, je suis celui qui peut le battre. » De son côté, Fisher avoue, « Je ne sais pas si je suis vraiment, vraiment, vraiment bon, mais je suis en forme et je m’entraîne dur. Je suis là pour donner le meilleur de moi-même contre Dave Allen. »
Fisher, avec un palmarès de 12 victoires et 11 par KO, fait face à un Allen dont le record s’élève à 23 victoires, 6 défaites et 2 nuls. Les destins de ces deux combattants semblent s’imbriquer ; une figure montante face à un vétéran expérimenté. Allen, malgré sa personnalité empreinte d’humour et d’autodérision, a souvent pris des combats difficiles, parfois à des moments où sa préparation n’était pas optimale. Cela lui a toutefois permis d’acquérir une expérience précieuse, même si cela a mené à des revers qui ont flétri ses ambitions de conquête.
« C’est ma dernière chance, avoue-t-il avec sincérité. Je pense que cette fois, c’est le bon. Je ne suis pas rapide, je ne frappe pas vraiment fort, mais je suis têtu. Je vais donner tout ce que j’ai, du premier au dernier round. » C’est ce visage acharné d’un boxeur qui a déjà flirté avec la retraite qui se présentera sur le ring à Riyad, en Arabie Saoudite, le 21 décembre prochain, en soutien au combat retour d’Oleksandr Usyk contre Tyson Fury.
Dans cette confrontation, les deux hommes, bien que sur la même longueur d’onde, incarnent une dualité. Allen doit « détruire » Fisher pour assurer sa propre survie dans le sport, tandis que Fisher, le favori, cherchera à dissocier son image de celle d’un homme qui a connu des temps plus difficiles. Une lutte non seulement pour la victoire, mais aussi pour l’identité.
En fin de compte, comme dans le film, ces deux boxeurs peuvent seulement passer d’une version à l’autre : ils ne peuvent coexister. Les rôles se cristallisent, et l’issue du combat déterminera qui renaîtra, et qui reviendra simplement à l’ombre de son ancien soi.