Michael Conlan : Un retour en quête de gloire
À 33 ans, l’Irlandais Michael Conlan se prépare à une étape essentielle de sa carrière après avoir subi des revers face à Luis Alberto Lopez et Jordan Gill. Déterminé à retrouver son niveau et à décrocher le titre mondial qu’il a toujours désiré, Conlan fait son entrée dans la promotion Wasserman vendredi prochain à Brighton, où il affrontera l’Indien Asad Asif Khan, qui affiche un palmarès de 19 victoires, 5 défaites et 1 match nul.
L’année 2022 avait pourtant laissé entrevoir de belles promesses pour Conlan, qui s’était approché du titre mondial avant d’être stoppé à seulement 95 secondes de la fin par Leigh Wood à Nottingham. Depuis, et après un long cheminement de près de 15 mois marqués par l’épisode difficile face à Gill, il a choisi de changer d’entraîneur et de s’engager aux côtés de Grant Smith à Sheffield, tout en gardant un profil relativement bas. Son objectif reste clair : revenir sur le devant de la scène après avoir participé à ses deuxièmes Jeux Olympiques.
Sauerland, promoteur bien connu, témoigne de son intérêt pour Conlan, qu’il suit depuis ses débuts amateurs. « J’ai toujours voulu travailler avec lui… Je ne sais pas si c’était le geste du doigt d’honneur à Rio, mais il est un combattant qui a toujours attiré mon attention », confie-t-il, faisant référence à cet incident controversé où Conlan avait exprimé son mécontentement envers les juges après un combat disputé en quart de finale à Rio.
« Non, je l’ai toujours apprécié », ajoute-t-il. « Je pensais qu’il fallait le signer avec un grand promoteur américain, le plus important, Top Rank, afin de capter ce public irlandais qui est très lucratif ». Nourrissant une passion pour le boxeur, Sauerland s’est ensuite proposé d’aider Conlan à se reconstruire et à viser à nouveau le titre.
Cette manière de faire lui rappelle ses débuts avec Mikkel Kessler, un autre boxeur qu’il avait suivi de près avant de l’engager. « J’ai vu ses 25 premiers combats avant qu’il ne s’impose contre Markus Beyer… le lendemain, je me suis dit, ‘Il faut que je signe ce gars’ », se souvient Sauerland avec nostalgie.
Pourtant, les négociations avec Conlan se sont révélées fluides, le boxeur ayant su exprimer clairement ses désirs. « Nous avons eu une conversation honnête sur ce qui est bon et ce qui ne l’est pas », explique-t-il. Le promoteur précise également que son large réseau lui permet de proposer diverses options en dehors d’un parcours promotionnel unique : « Les choix corrects sont essentiels, même s’il n’y a pas de combats faciles dans les championnats des poids plumes. »
Le retour de Conlan se déroulera sans pression excessive ; le boxeur a d’abord préféré un combat de 8 rounds à Brighton, un choix réfléchi pour reconstruire son élan loin des lumières des plus grandes scènes. « Nous aurions pu organiser un grand retour à Belfast ou New York, mais nous l’avons placé en co-principal avec Harlem Eubank. C’est un vrai statement », souligne Sauerland. L’idée est d’éviter que Conlan ne soit entraîné dans des combats trop rapides pour lui.
Concernant le choix de l’adversaire, Sauerland table quasiment sur un match revanche avec Wood, ce que Conlan désire également fermement. « Parlez-lui pendant quelques minutes, et vous verrez qu’il veut vraiment le récupérer. Il a le sentiment d’avoir laissé échapper ce combat », explique le promoteur.
La route vers un titre mondial reste semée d’embûches pour Conlan, qui, bien qu’ayant été un amateur exceptionnel, fait face à une carrière professionnelle de 18 victoires pour 3 défaites, dont deux consécutives. « Vous avez besoin d’un peu de chance de temps en temps, ce qu’il n’a pas eu jusqu’à présent », affirme Sauerland, en ajoutant que la quête de gros combats demeure primordiale pour Conlan.
« Certes, c’est un sport professionnel, et il veut gagner de l’argent, mais il aspire surtout à des nuits de gloire », conclut-il, convaincu que les meilleures pages de l’histoire de Conlan sont encore à écrire.