Ce samedi, à Riyad, en Arabie Saoudite, Artur Beterbiev et Dmitry Bivol, deux champions de la catégorie des poids mi-lourds, espèrent se couronner roi incontesté de la division des 79,4 kg. Leur parcours respectif les a menés à cet affrontement, marquant un sommet dans leurs carrières. Beterbiev, avec son impressionnant bilan de 20 victoires, toutes par KO, est un boxeur puissant et redouté sur le ring.
« Beaucoup de gens pensent qu’Artur est comme Mr. T dans le film ‘Rocky III’ – juste un destructeur », a déclaré John Scully, ancien challenger des poids mi-lourds devenu entraîneur assistant de Beterbiev depuis 2016. « Il faut le regarder. Artur est un maître de la boxe. Il est très, très technique. »
Bivol, de son côté, s’avère être un boxeur extrêmement compétent, ayant sapé les efforts du talentueux Saul “Canelo” Alvarez pour remporter une victoire éclatante. Son palmarès (23-0, 12 KOs) ne reflète pas complètement sa puissance, car il n’hésite pas à délivrer des combinaisons esthétiques et efficaces.
« Dmitry est véritablement doué », affirme Kathy Duva, promotrice renommée. Même si Bivol n’est pas signé avec sa société, elle agit comme son conseillère. « Dmitry a tous les atouts dans ce combat. Chaque match est difficile, mais je pense que tout le monde va être surpris. Je crois que cet affrontement est fait pour Dmitry. »
Les deux combattants ainsi que leurs équipes ne font pas que se respecter, mais complimentent également les capacités de l’adversaire. Ils pensent juste pouvoir faire encore mieux.
Bivol constate également les compétences de Beterbiev, qualifiant le champion IBF, WBC et WBO d’« incroyable cogneur » dans une interview, et partage l’avis de Scully en soulignant : « Il a les compétences. Ce n’est pas seulement un bon frappeur. C’est un combattant très intelligent. »
Pour s’imposer, Bivol devra non seulement faire preuve d’une grande technique, mais aussi résister à la puissance de son adversaire. « Artur prend son temps et il vous brise », prévient Scully. « Douze rounds, c’est long d’être dans le ring avec lui. Peu importe à quel point vous êtes en forme lors des premiers rounds, après six rounds, la dynamique change complètement. »
D’ailleurs, Beterbiev a remporté son premier titre mondial en 2018. Il a défendu sa ceinture à sept reprises, affrontant des adversaires coriaces comme Oleksandr Gvozdyk, Marcus Browne et Anthony Yarde. La victoire de Beterbiev contre Gvozdyk en 2019 est marquante : Beterbiev était derrière aux points avant de mettre son adversaire KO au dixième round.
Les parcours de Beterbiev et de Bivol s’entrecroisent également par le biais de plusieurs adversaires communs. Bivol a montré qu’il pouvait gérer la pression de ses opposants, ayant réalisé un match de 12 rounds face au cogneur Joe Smith Jr. en 2019, et s’en étant sorti victorieux.
Concernant la condition de Beterbiev, qui approche de la quarantaine, Duva exprime des doutes. « Le gars a presque 40 ans, et il a été gravement blessé », dit-elle. « Il n’est pas vraiment actif. »
En dépit de cela, Scully reste positif quant à la forme de son protégé. « Quand je le regarde, je ne pense jamais à son âge. Il a continué à s’améliorer dans ses dernières combats, il est devenu un champion bien équilibré. »
Le combat de samedi représente un tournant dans la carrière des deux hommes. Ils doivent relever des défis auxquels ils n’ont peut-être jamais été confrontés auparavant. Scully souligne que « Bivol a surtout pu se battre selon ses règles jusqu’à présent. Mais il est impératif qu’il sache s’adapter aux circonstances changeantes. »
Duva conclut sur une note positive à propos de Bivol. « Ce qui est différent chez lui, c’est sa capacité à se surpasser dans les moments critiques. » Pour les deux boxeurs, cette rencontre déterminera qui est réellement le meilleur poids mi-lourd du moment.