L’incertitude pèse sur Clarke et Whittaker après des performances décevantes
Le monde de la boxe a récemment été secoué par les performances inattendues d’étoiles montantes, Clarke et Whittaker, lors de la sous-carte du combat entre Artur Beterbiev et Dmitry Bivol en Arabie Saoudite, le 12 octobre. Ce fut une soirée à oublier pour les deux boxeurs, dont les trajectoires, qui semblaient prometteuses, se sont rapidement assombries.
Frazer Clarke, âgé de 33 ans et à la carrière amateur impressionnante, avait fait ses débuts professionnels en février 2022 en écrasant en un seul round Jake Darnell. Cinq mois plus tard, Whittaker réalisait également un premier match victorieux, prenant plus de temps que prévu pour vaincre Greg O’Neill, un outsider à 100 contre 1. Cependant, deux ans plus tard, Clarke vit son rêve de champion s’effondrer après avoir été éliminé dès le premier round d’un match revanche contre Fabio Wardley, le coup final laissant des séquelles physiques sérieuses.
Quant à Whittaker, son combat contre l’ancien champion du Commonwealth des poids moyens, Liam Cameron, s’est terminé par un match nul et dans des circonstances plutôt étranges, mettant en exergue son inexpérience et son excès de confiance. Cette situation soulève des interrogations sur la manière dont ces jeunes boxeurs ont été propulsés trop rapidement sur des scènes de premier plan, potentiellement en raison d’une pression excessive.
La récente montée de Clarke en classe, passant d’adversaires peu féroces à un combat significatif, apparaît comme une défiance envers son équipe managériale. Shalom, figure de proue de son équipe, devrait redoubler d’attention dans la gestion de ses talents. En tant que promoteur le plus jeune du Royaume-Uni, il a rapidement compris que rivaliser avec des poids lourds comme Frank Warren et Eddie Hearn n’est pas une tâche simple. "Nous essayons vraiment d’être respectueux," déclarait Shalom à titre d’approche il y a trois ans. Mais au fil du temps, son statut d’outsider semble lui avoir attiré des moqueries.
L’enjeu est énorme. Combien de fois une carrière peut-elle survivre à un échec? Pour Shalom, la vérité est que tout est en jeu aujourd’hui. En chair et en os, il ressent la pression des réseaux de télévision et comprend que le public exige des performances spectaculaires, le tout alors que ses boxeurs doivent encore apprendre à naviguer dans l’arène professionnelle. Les scores d’audience dictent souvent les attentes, laissant peu de place pour l’erreur.
Clarke a été vivement critiqué pour avoir été retiré des enchères à la dernière minute pour un combat de titre britannique face à Wardley alors qu’il était 6-0 et avait seulement 14 mois d’expérience professionnelle. Sa préparation et sa volonté de prendre son temps pour accumuler de l’expérience sont compréhensibles, surtout compte tenu de la réalité cruelle de son entrée dans la profondeur des combats de 12 rounds.
"Je ne dis pas que cela a été la raison de la défaite de Frazer Clarke [face à Wardley], mais c’est une question pertinente, car c’est un sport dangereux et le professionnel est très différent de l’amateur," a expliqué Shalom. Clarke a maintenant des blessures qui nécessitent plusieurs semaines de rétablissement, mais c’est surtout le côté psychologique qui pourrait prendre beaucoup plus de temps à cicatriser.
Pour Whittaker, la situation est différente, mais tout aussi délicate. Ce boxeur prometteur, qui a souvent captivé le public par sa prestance, a failli à démontrer son potentiel face à Cameron. Ayant été sur un nuage après des victoires éblouissantes, son attitude irrévérencieuse menaçait de se retourner contre lui. "C’est l’équilibre," a commenté Shalom sur l’importance de jongler entre l’attente et le réel développement des boxeurs.
Au final, malgré les défis qui les attendent, ni Clarke ni Whittaker ne peuvent reculer. Leur avenir dépend désormais de leur capacité à prouver leur place sur la scène du boxe, un défi qui nécessite à la fois résilience et détermination.