La Révolution du Boxe à Riyad : TKO Boxing et l’Avenir des Promotions
L’annonce de la formation de TKO Boxing, accompagnée des propos percutants de l’influent Turki Alalshikh, affirmant : "J’ai confiance que cette ligue, dans un court laps de temps, écrasera tout", a rapidement suscité de nombreuses interrogations concernant les implications de cette initiative pour les promoteurs déjà en activité avec la General Entertainment Authority d’Arabie Saoudite.
Eddie Hearn et Matchroom ont été les pionniers dans l’organisation de combats marquants dans le royaume, avec le très médiatisé match revanche entre Anthony Joshua et Andy Ruiz Jnr en 2019. Ils ont récidivé avec la revanche entre Joshua et Oleksandr Usyk en 2022. Même si ces combats ne se sont pas déroulés à Riyad, cette ville est devenue peu à peu le centre névralgique de la boxe mondiale, notamment grâce à ces événements historiques.
La première à exploiter ces nouvelles opportunités a été Matchroom, suite aux événements Groves-Smith en 2018 et Khan-Dib un an plus tard. En revanche, le vétéran Frank Warren et Queensberry Promotions ont été parmi les premiers à saisir pleinement l’ampleur de ces perspectives. Malgré une rivalité de plus de dix ans, Hearn et Warren, pourtant si opposés, ont su collaborer pour tirer parti des opportunités offertes, unissant parfois leurs forces pour maximiser leurs intérêts.
Riyad a ainsi vu s’affronter certains des boxeurs les plus prisés, comme lors des combats entre Usyk et Tyson Fury, ou encore Beterbiev et Bivol. Prochainement, Saul “Canelo” Alvarez, la star incontestée de la boxe, se produira également à Riyad contre William Scull, le 3 mai.
La General Entertainment Authority a également acquis The Ring Magazine, un geste qui renforce son influence, bien que cela soit moins marquant que la collaboration avec Hearn et Warren. D’autres organisations de promotion, dont Golden Boy Promotions, ont été sollicitées pour participer à cet élargissement du marché, recevant des compensations substantielles pour leur engagement.
Hearn, tout en poursuivant une stratégie axée sur des combats prometteurs pour des boxeurs tels que Dalton Smith et Johnny Fisher, a tenté de minimiser l’impact de TKO Boxing sur ses activités. "Je suis assez détendu, en fait. Nous avons nos événements de Riyad Season, nos événements de Ring Magazine", a-t-il déclaré, tout en évoquant la nécessité d’adaptation et de compréhension à long terme des dynamiques de la boxe moderne.
Réagissant à l’arrivée de figures comme Dana White dans l’univers de la boxe, Hearn a souligné : "Cela montre à quel point notre sport est en plein essor." Il semble voir une opportunité d’unifier plutôt qu’une menace. "Peut-être que cela peut rassembler le sport", a-t-il ajouté, soulignant l’importance de la collaboration au sein de cette nouvelle ère.
Frank Warren, pour sa part, a tenu à clarifier sa position face aux interrogations concernant TKO Boxing. Lors d’une récente conférence de presse, il a affirmé : "Nous avons une relation avec Alalshikh depuis le début. Cela n’a pas changé". Sa réserve quant à la fréquence de ses interventions médiatiques n’indique pas forcément une inquiétude, mais pourrait plutôt refléter une stratégie plus calculée face aux changements en cours.
Alalshikh, de son côté, a déclaré, une fois de plus, que cette ligue ne s’érige pas contre les commissions ou les promoteurs, leur laissant de l’espace dans le marché. Cependant, ses déclarations récentes concernant le combat d’Alvarez trahissent une certaine ambiguïté sur ses intentions événementielles, alimentant les spéculations sur ses véritables motivations.
Hearn a conclu en notant : "En fin de compte, tout cela n’affecte pas ceux qui ont des contrats de diffusion et des boxeurs. Cela ne fait que faire grandir la boxe." Au-delà des enjeux immédiats, tout indique que la boxe se trouve à un tournant crucial, redéfinissant non seulement ses relations mais aussi son écosystème global face à cette nouvelle ligue.