Dans le monde du combat, prendre des décisions stratégiques est aussi crucial que de livrer un coup de poing précis. C’est une leçon que le champion du monde poids coq de la WBO, Jason Moloney, semble avoir bien appris. Originaire d’Australie, Moloney (27-2, 19 KO) se prépare à défendre son titre dans l’arène internationale, choisissant le Tokyo, Japon, comme théâtre de sa prochaine bataille, au lieu de sa terre natale. Un choix qui, selon Tony Tolj, son manager, s’ouvre sur un horizon de possibilités captivantes dans l’échiquier du boxing mondial.
Le combat est programmé en sous-carte de l’affrontement très attendu entre Naoya Inoue et Luis Nery, le 6 mai. Moloney affrontera l’invaincu Yoshiki Takei, un adversaire redoutable avec un palmarès impressionnant de huit combats et autant de victoires par KO. Ancien champion de K1 ayant fait le saut vers la boxe, Takei représente un défi de taille, ayant déjà vaincu un membre de l’écurie de Moloney, Bruno Tarimo, par arrêt de l’arbitre au 11ème round dans un combat où la malchance d’une coupure a joué contre Tarimo.
La décision de combattre à Tokyo n’a pas été facile pour Moloney, qui nourrit une grande ambition de se produire devant son public australien. Cependant, les circonstances ont conduit à un changement de cap. Tolj révèle qu’une série d’offres sont venues pimenter l’opportunité japonaise, rendant le défi à Tokyo trop alléchant pour être ignoré. “All Jason has ever wanted is to be given an opportunity to be on that big platform,” confie Tolj. La perspective de combattre au mythique Tokyo Dome devant 55 000 spectateurs japonais, et d’ouvrir la voie à des combats d’unification dans un pays qui détient 75% des ceintures dans leur catégorie, s’est avérée irrésistible.
Sur le plan sportif, le boxeur australien se retrouve dans une position intrigante. La scène de boxe japonaise, florissante dans les catégories légères, présente une opportunité unique. Avec des champions comme Junto Nakatani (WBC) et Takuma Inoue (WBA) présents sur le sol nippon, ainsi qu’un combat imminent impliquant le détenteur du titre IBF, Emmanuel Rodriguez, le Japon se positionne comme un hub central pour les aspirants au titre dans la catégorie poids coq. Rodriguez détient une signification particulière pour Moloney, lui ayant infligé sa première défaite en 2018 dans une décision partagée serrée – un revers que le boxeur australien est désireux de corriger.
En remportant son titre avec une victoire par décision majoritaire contre Vincent Astrolabio à Stockton, Californie, en mai de l’année précédente, suivi d’une première défense réussie en janvier sur la sous-carte du combat Artur Beterbiev contre Callum Smith à Québec, Canada, Moloney a prouvé sa capacité à triompher sur la scène internationale. Si le chemin vers le Tokyo Dome a impliqué des refus initiaux et des délibérations, ces choix stratégiques témoignent d’une vision à long terme, celle de devenir un nom incontournable dans le monde du combat sportif, transcendant les frontières et les attentes.