Rapport du Matin : Daniel Cormier désigne Islam Makhachev comme ‘victime des attentes’, affirmant qu’il n’est pas Khabib Nurmagomedov
Daniel Cormier, ancien champion de l’UFC et désormais commentateur respecté, n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a parlé d’Islam Makhachev. Cormier a décrit Makhachev comme une « victime des attentes », mettant en relief la pression immense à laquelle le combattant est soumis.
« Ce n’est pas facile d’être comparé à Khabib Nurmagomedov. Tout le monde semble vouloir qu’il soit son clone, mais ce n’est tout simplement pas le cas », a déclaré Cormier. Le frère d’armes de Khabib, Makhachev, est en effet souvent consulté dans la perspective de prendre la relève de l’ancien champion invaincu. Pourtant, la lourde charge d’hériter du manteau d’une telle légende ne fait que complexifier la situation.
Islam Makhachev se dresse fièrement avec un palmarès impressionnant et des compétences indéniables, mais penser qu’il saura marcher exactement sur les tracés de Khabib est une erreur, selon Cormier. « Khabib est unique », poursuit-il, insistant sur le fait que chacun a son propre style, ses propres forces et ses propres faiblesses. « Demander à Islam de reproduire ce que faisait Khabib est irréaliste. Ce qu’il doit faire, c’est être le meilleur Islam possible, et non le ‘nouveau Khabib’. »
Lors de ses derniers combats, Islam Makhachev a déjà montré une polyvalence et une capacité à adapter ses stratégies en fonction de ses adversaires. Des experts du domaine, dont certains anciens rivaux de Khabib, voient en Makhachev un grappler technique avec une puissance remarquable. Cependant, la pression des attentes peut parfois devenir une adversaire invisible mais redoutable.
Par exemple, lors de son combat contre Arman Tsarukyan, un autre prodige de la lutte en MMA, Makhachev a besoin de toute sa ruse et de sa résilience pour l’emporter. À ce moment-là, il a prouvé qu’il possédait un équilibre entre la stratégie et l’exécution, rappelant à tous qu’il est bien plus qu’une ombre de Khabib.
Cormier souligne également que la communauté des arts martiaux mixtes a souvent tendance à faire des comparaisons hâtives et trop simplistes. « Les fans et les médias doivent prendre du recul et apprécier chaque athlète pour ce qu’il apporte de singulier à ce sport », a souligné le commentateur. Il estime que le parcours de Makhachev mérite d’être jugé sur ses propres mérites, et non à l’aune des réalisations de son mentor.
Pour contextualiser, Cormier a lui-même été souvent comparé à son ami et coéquipier, Cain Velasquez, lorsqu’il a rejoint l’AKA (American Kickboxing Academy). Malgré cette pression, il a su forger son propre chemin et sa propre légende. C’est cette même indépendance qu’il souhaite pour Makhachev.
En effet, le prochain rendez-vous de Makhachev dans l’octogone pourrait être une opportunité cruciale pour qu’il affiche, une fois pour toutes, son style personnel et unique. S’il parvient à répondre aux attentes incommensurables pesant sur ses épaules, il continuera alors de construire son propre héritage. Reste à savoir si la communauté MMA saura apprécier cet héritage pour ce qu’il est : le fruit du travail acharné et de la détermination d’Islam Makhachev lui-même.