Rolando Romero a pris un virage inattendu lors de la récente conférence de presse dédiée à la promotion de son prochain combat à Times Square, New York, le 2 mai. Présent sur le podium, l’homme de 73 kg s’est montré étonnamment discret, contrastant avec les échanges effrénés de ses camarades boxeurs. Tandis que des combattants tels que Teofimo Lopez et Ryan Garcia se livraient à un jeu de provocations échauffées, Romero, quant à lui, choisissait la brièveté et affichait une certaine inconfortabilité, semblant vouloir échapper à ce tumulte.
Cette attitude était d’autant plus marquante que Romero, habituellement connu pour son tempérament explosif, s’est laissé aller à une série de critiques acerbes. Dans un premier temps, il a tourné en dérision le style de combat de Shakur Stevenson, champion WBC des poids légers, en mimant des coups légers dans le vide. Il a également exprimé sa préférence pour l’impact dévastateur de ses propres coups, déclarant qu’il prend un plaisir évident à voir ses adversaires « saigner », « crier » et incapables de bouger lorsqu’ils se retrouvent au sol.
Sans réserve, Romero a porté un jugement sévère sur le palmarès de Terence Crawford, l’un des meilleurs boxeurs toutes catégories confondues. En évoquant la violence et le matchmaking du MMA, il s’est exclamé : « Je m’attaque à tout le monde. S’il y a un putain de combat pour moi, je vais le prendre. Mais d’autres boxeurs ne pensent pas comme ça. Car ils veulent tous courir après l’argent. »
Malgré le sujet de la rémunération controversée, Romero n’est pas sans fondement. Avec un parcours de 16 victoires pour 2 défaites (dont 13 par KO), il a affronté des adversaires redoutables comme Gervonta “Tank” Davis et Isaac “Pitbull” Cruz, sans craindre des frappeurs puissants ou des surnoms intimidants. Son prochain défi face à Ryan Garcia, qui vient de purger une suspension d’un an pour usage de l’ostarine, s’annonce tout aussi périlleux.
Lorsque son interlocuteur a remis en question la dévaluation de ceux qui poursuivent des gains financiers, Romero a rétorqué : « Honnêtement ? Je pense qu’ils surpayent tous ces enfoirés. Je suis pour que les boxeurs soient bien payés, mais pas pour qu’ils soient trop payés. » Selon lui, la valeur d’un combattant devrait être jugée par son attraction auprès des fans, une vision qui pourrait faire frémir les puristes de la boxe, qui apprécient le talent bien plus que la notoriété.
Par ailleurs, Romero a sérieusement attaqué Crawford, le qualifiant d’hyperbolisé. « Ils veulent promouvoir le putain de Crawford plus que quiconque. Il n’a pas combattu personne jusqu’à ce qu’il atteigne 35-0 », a-t-il affirmé, en critiquant des victoires qu’il jugeait largement surévaluées, y compris celles contre Yuriorkis Gamboa et Errol Spence, qu’il a qualifiés de « cramés » et « déshydratés ».
Cependant, il serait injuste de croire que Romero n’admire pas du tout Crawford. Après avoir lancé des piques à son encontre, il a aussi tenu à saluer sa résilience, lui adressant ses félicitations pour son retour après avoir été blessé par balles. Il a, néanmoins, continué à minimiser la performance de Crawford dans son combat contre Jose Benavidez Jnr, pointant du doigt que Benavidez avait clairement dominé les premiers rounds, une affirmation contestée par les juges qui ne lui avaient accordé que cinq rounds cumulés.
Enfin, Crawford devrait prochainement tenter de “combattre quelqu’un” en envisageant un saut de deux catégories de poids pour défier le champion super poids moyen Saul “Canelo” Alvarez en septembre. Quoi qu’il en soit, l’approche de Romero à la promotion de son prochain combat semble manquer de la flamboyance souvent attendue de sa part, mais cela fait partie de sa stratégie unique dans ce monde si souvent bruyant de la boxe.