Il était une fois Vergil Ortiz Jr., considéré comme l’avenir de la boxe. Cette époque, bien que récente, semble appartenir désormais au passé. La boxe, par sa nature dynamique, ne cesse d’évoluer, entraînant dans son mouvement incessant les espoirs et les désillusions.
Ortiz avait toutes les cartes en main. Son ascension avait été fulgurante, couronnée de succès et d’éloges, consacrant l’année 2019 comme celle de sa révélation. Distingué comme le prospect de l’année par des références telles que BoxingScene.com, The Ring Magazine et ESPN, Ortiz avait accumulé les victoires par KO, notamment contre des adversaires de renom tels que Mauricio Herrera, Antonio Orozco, et Brad Solomon – tous vaincus en moins de six rounds, une performance qui, jusqu’alors, leur était inconnue.
“Vergil Ortiz Jr. est un puncheur agressif et puissant, doté d’une force physique hors norme et d’un style qui plaît aux fans”, écrivait Anson Wainwright dans les colonnes de The Ring, capturant l’essence d’un boxeur prometteur aux compétences souvent sous-estimées.
L’année 2020, malgré la crise sanitaire qui a mis le monde du sport, et particulièrement de la boxe, sur pause, Ortiz a su tirer son épingle du jeu en ajoutant une victoire supplémentaire par KO à son palmarès. L’année suivante, il franchissait un cap, confirmant son statut de prétendant sérieux grâce à deux KO impressionnants contre Maurice Hooker et Egidijus Kavaliauskas, ce dernier en moins de huit rounds.
Dans la catégorie des poids mi-moyens, soit environ 66,7 kg, l’attention se portait alors sur la manière dont Ortiz s’insérerait dans le paysage, dominé par des figures telles qu’Errol Spence et Terence Crawford, avec des prétendants tels que Jaron “Boots” Ennis et Vergil Ortiz lui-même, prêts à revendiquer leur place au sommet.
Malgré une trajectoire qui semblait toute tracée, Ortiz a été ralenti par des problèmes de santé, notamment un diagnostic de rhabdomyolyse, une condition sérieuse menaçant la fonction rénale par la dégradation des tissus musculaires. Entre son combat d’août 2021 et son retour en janvier contre Fredrick Lawson, presque 17 mois se sont écoulés, marqués par l’incertitude et l’attente.
Sa victoire contre Lawson, dans la catégorie supérieure des super-welters, soit environ 69,8 kg, n’a fait qu’accentuer les questions sur sa capacité à s’imposer dans cette nouvelle division. Son prochain combat contre Thomas Dulorme ne devrait pas changer la donne, mais Ortiz regarde déjà au-delà, l’opportunité tant attendue de se mesurer à Tim Tszyu, dans un combat qui pourrait redéfinir sa carrière, maintenant situé dans une catégorie de poids qui représente un nouveau défi.
La rencontre avec Tszyu, anciennement détenteur du titre en super-welters qui a perdu sa ceinture dans des circonstances malheureuses contre Sebastian Fundora, reste capitale. Pour Tszyu, une victoire serait synonyme de retour dans l’élite, tandis qu’une victoire pour Ortiz signifierait un bouleversement majeur, une affirmation définitive de son talent et de sa place au sommet.
Cette histoire, celle de Vergil Ortiz Jr., est marquée par les hauts et les bas, les victoires éclatantes et les combats contre l’adversité, personnelle et professionnelle. Ortiz se tient aujourd’hui à la croisée des chemins, avec la possibilité de marquer l’histoire de la boxe, de réaliser enfin les promesses d’un talent brut façonné par le feu de l’épreuve. La suite? Elle reste à écrire, avec comme prochain chapitre, l’attente d’un affrontement contre Tim Tszyu, un combat qui pourrait soit le consacrer soit le renvoyer dans les limbes d’un sport impitoyable.